Quelles sont les étapes d’une reconstruction mammaire ?

La reconstruction mammaire est incluse dans l’accompagnement du cancer du sein. Cette dernière est encore plus nécessaire après une mastectomie. Nombreuses sont les femmes qui y recourent après une mastectomie ou chirurgie mammaire non conservatrice. Notons qu’après une tumorectomie (chirurgie conservatrice), la reconstruction mammaire n’est pas réellement nécessaire. Toutefois, même après cette opération vous pouvez aussi y recourir si vous n’êtes pas pleinement satisfait des résultats esthétiques. Il peut s’agir ici d’une difformité entre les deux seins ou une trop grande différence de volume. En 2014, des mesures ont été prises afin de permettre à toutes les femmes d’avoir accès à la reconstruction mammaire. Pour y arriver, il a donc fallu agir sur les restes à charge qui sont parfois assez élevés et qui pèsent énormément sur les patients en induisant par conséquent des inégalités. Nous aborderons dans cet article les différents aspects de la reconstruction mammaire ainsi que les différentes étapes du déroulement de cette opération.

La reconstruction mammaire, qu’est-ce que c’est ?

On peut la définir comme étant une série d’opérations chirurgicales dont l’objectif est la reconstitution d’un nouveau sein après une ablation du sein ou mastectomie. Cette opération, comme nous l’avons mentionné précédemment, est incluse dans la prise en charge du cancer du sein. Il est possible de procéder en même temps à la reconstruction mammaire et à la mastectomie ou un peu plus tard lorsque les traitements seront finis. Si le médecin traitant ne remarque aucune contre-indication particulière comme ajouter des séances de radiothérapie pour compléter le traitement, eh bien, le choix de la chirurgie revient donc dans ce cas à la patiente. Grâce à la reconstruction immédiate, il est possible de restaurer l’image corporelle. La reconstruction différée permet quant à elle quelquefois de mieux vivre avec la mastectomie.

Reconstruction différée et reconstruction immédiate

Lorsque la chirurgie du cancer et la reconstruction mammaire sont faites en même temps, on parle de reconstruction immédiate. Dans d’autres cas, bien plus fréquents, on ne procède qu’à la reconstruction mammaire qu’après la fin des traitements, et ce, au cours d’une nouvelle opération. On parle alors ici de reconstruction différée encore appelée reconstruction secondaire. Lorsqu’il faut compléter la chirurgie du cancer par une radiothérapie ou si la tumeur au niveau du sein est assez volumineuse, il faudra obligatoirement procéder à une reconstruction différée.

Il est également possible de choisir dans certains cas le meilleur moment pour procéder à la reconstruction. Pour ce faire, il va falloir que vous preniez le temps de bien réfléchir, de parler avec le personnel qui vous suit et de poser toutes les questions qui vous traversent l’esprit. Vous serez ainsi en mesure de prendre votre décision en prenant en compte les avantages et les inconvénients de chaque option.

  • Il faut savoir qu’en recourant à la reconstruction immédiate, il ne sera plus question de subir une seconde opération. De plus, avec elle, vous serez moins stressé, puisqu’il n’y aucun moment où vous serez obligé de vivre sans vos seins. Toutefois, il faut qu’elle soit réalisée par un médecin possédant une double compétence : en chirurgie plastique et en cancérologie.
  • De l’autre côté, nous avons la reconstruction différée grâce à laquelle vous pourrez vous concentrer totalement sur votre traitement. Ce ne sera que bien plus tard que vous pourrez décider si vous voulez ou non reconstruire votre sein. Cette opération vous permettra d’accepter votre nouvelle vie sans vos seins et elle vous permettra par la suite d’accepter bien plus facilement les nouveaux qui ont été reconstruits. Vous aurez aussi le temps de discuter avec votre chirurgien afin de choisir la technique de reconstruction la plus adéquate.

Le plus grand inconvénient de la reconstruction mammaire différée est qu’il faudra que vous subissiez une autre opération et qu’il faudra que vous viviez pendant un certain moment sans un sein et que vous supportiez le port d’une prothèse externe.

La reconstruction par Lambeau et celle par prothèse interne

On dénombre 2 méthodes principales de reconstruction que l’on peut parfois associer : l’utilisation de tissus prélevés sur une autre partie du corps (reconstruction par lambeau) ou la pose d’une prothèse interne ou encore implant mammaire. N’hésitez pas à poser des questions à votre chirurgien. Ce dernier sera en mesure de vous rassurer sur les différentes techniques de reconstruction auxquelles vous pouvez avoir droit tout en incluant celles qu’il ne pratique pas.

Le type de chirurgie reconstructive que vous devez choisir devra dépendre de certains facteurs : de la quantité de tissu accessible pour la réalisation de l’opération de reconstruction, de la quantité de tissu retiré du sein et de l’ampleur de la chirurgie reconstructive, des traitements ajoutés tels que la radiothérapie pouvant provoquer des changements cutanés, de la santé des tissus présents dans la région qui devra subir la reconstruction, de la forme et de la taille du second sein, de la constitution corporelle du patient, des attentes et des préférences de ce dernier et de ses antécédents médicaux éventuels et de son état de santé.

Les différentes étapes de la reconstruction mammaire ?

Quelle que soit la méthode choisie, il faudra généralement entre 2 ou 3 interventions. Chacune d’entre elles sera espacée de 3 à 6 mois. Le but de la première opération est donc la reconstruction du volume de votre sein. La seconde aura pour objectif l’harmonisation des deux seins afin d’améliorer le rendu esthétique. Certes, celle-ci n’est pas nécessaire, mais elle est incluse dans la prise en charge du cancer du sein. La dernière, que l’on peut dans certains cas associer à la précédente consiste à reconstruire la zone du mamelon et de l’aréole.

Il faut rappeler que les cancers du sein ne sont pas tous les mêmes. Chacun d’eux a ses particularités et nécessite une reconstruction adéquate, par lambeau ou par implant, différée ou immédiate. Après vous avoir examiné ou au cours de la consultation, le médecin pourra vous présenter toutes les techniques existantes et vous pourrez ensemble choisir la ou les techniques les plus adaptées à votre cas. Il n’y a pas à s’en faire. Rien n’est fait dans la précipitation. Vous aurez un temps de réflexion afin de vous familiariser avec toutes les options qui vous seront proposées.

Qu’est-ce qui peut motiver à avoir recours à une telle opération ?

Les femmes sont des éternelles incomprises et certaines parmi elles ont de très gros complexes. Si pour certaines, il ne s’agit que d’un caprice, d’autres sont dans l’obligation de recourir à une reconstruction mammaire, car, elles ont subi une mastectomie. Une femme peut donc choisir la reconstruction mammaire pour combler la perte de son sein qui peut être parfois perçue comme une mutilation. D’autres femmes y ont recours pour ne pas avoir à porter une prothèse mammaire externe ou tout simplement pour se sentir plus à l’aise et désirable dans leur corps. Pour d’autres, c’est juste l’envie de passer à autre chose et d’oublier ce qu’est le cancer du sein. Enfin, on a celles qui souhaitent varier leur garde-robe (soutien-gorge en particulier).

N’oublions pas qu’il existe des femmes qui ne souhaitent pas reconstruire leur sein et ça, c’est un choix personnel qu’elles ont fait.

La reconstruction mammaire est-elle douloureuse ?

Après l’opération, il y a fréquemment des douleurs qui surviennent. Ces dernières sont d’ailleurs prises en charge grâce à une perfusion de puissants antalgiques de type morphine. Par la suite, on peut remplacer la perfusion par des comprimés. Toujours après l’opération, il peut apparaître des ecchymoses ou des œdèmes. Ces derniers peuvent être douloureux pendant quelques jours, mais les effets disparaissent assez vite.

Y a-t-il des complications après l’opération reconstructive ?

Après l’opération, les tissus doivent normalement cicatriser. Le nouveau sein a une sensibilité moindre, mais au fil du temps un nouveau type de sensibilité pourrait apparaître. Certes, les chirurgies de reconstruction mammaire sont de plus en plus sans danger, mais il peut arriver qu’il y ait des complications telles que des infections, des hématomes, une mauvaise cicatrisation, des seins difformes, un épaississement de la peau et dans les cas les plus rares, une nécrose au niveau des tissus. Quant à la reconstruction par lambeau du grand dorsal, il peut survenir une lymphorrhée. Il s’agit de la formation d’une poche liquide au niveau du site dorsal ou mammaire. Il est possible que cette complication disparaisse toute seule. On peut également la résorber grâce à une ponction.

Pour ce qui est de la pose de prothèse, on peut observer un déplacement de l’implant. En cas de complication, il faut très rapidement en parler avec son médecin, et ce, encore plus si le rendu esthétique n’est pas au rendez-vous. Pour que la cicatrisation puisse être optimale, il faut impérativement que vous ayez une bonne hygiène de vie. Il faudra éviter certaines complications ainsi que la consommation excessive d’alcool ou celle du tabac.

Après la reconstruction mammaire, qu’est-ce qui suit ?

Après l’opération, il est recommandé un repos total. Aussi, il faudra éviter de porter des charges trop lourdes et ce, pendant un certain moment. Il faudra également porter un soutien-gorge adapté pendant un certain moment en attendant la cicatrisation des tissus. Il est aussi programmé une visite postopératoire dans les 15 jours suivant la reconstruction afin de prévenir d’éventuelles complications

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