Qu’est-ce que le score de Tyrer-Cuzick ?

Le cancer de sein est une tumeur maligne qui malgré les nombreuses campagnes de dépistage et de sensibilisation, continue de faire des décès. Les professionnels de la santé sont confrontés à la problématique qui est celle de déterminer le risque de cancer chez un individu afin de mettre toutes les mesures en place pour éviter le pire. À cet effet, de nombreux outils d’évaluation des risques du cancer du sein ont été conçus pour mesurer la probabilité qu’une femme et même un homme développent un cancer de sein. Ces différents calculs sont effectués selon plusieurs facteurs de risques qui peuvent augmenter les chances de survenue d’un cancer. Parmi ces différents outils, le modèle Tyrer-Cuzick encore appelé méthode IBIS a été développé et est très utilisé dans la procédure d’évaluation du risque du cancer de sein. Malheureusement, ce modèle présente quelques lacunes et doit être renforcé par d’autres tests afin d’obtenir des résultats fiables et précis.

Que faut-il savoir du modèle Tyrer-Cuzick ?

Cet outil international d’étude, d’intervention sur le cancer du sein est calcul effectué pour donner la probabilité qu’une personne développe le cancer du sein. La probabilité estimée est valable pour les dix années à venir ou pour toute la vie.

Le score obtenu n’est pas définitif, mais peut alerter un individu et aider un médecin à définir la fréquence des dépistages et autres examens supplémentaires pour une détection rapide. En dehors du modèle Tyrer-Cuzick, il existe bien d’autres modèles de prédiction du risque de cancer du sein, mais seul ce dernier s’est avéré plus efficace et cohérent.

Quels sont les différents facteurs qui impactent le calcul du score de Tyrer-Cuzick ?

Pour déterminer le score de Tyrer-Cuzick, plusieurs facteurs entrent en jeu dont :

  • Les antécédents familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire : une personne présente plus risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire si dans sa famille des parents en ont développé. Sans compter le fait que, plus les parents malades sont assez proches du patient plus le risque augmente. La survenue du cancer de l’ovaire peut provoquer un dérèglement hormonal qui peut provoquer un cancer du sein.
  • La présence d’une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 est une prédisposition génétique associée aux cancers du sein et de l’ovaire. Cette mutation est héréditaire, vous devez donc vous assurer qu’aucun proche ne présente cette malformation au niveau des gènes.
  • L’âge actuel : impacte fortement le score du modèle IBIS, car le cancer du sein se développe très souvent chez les femmes de plus de 40 ans
  • Les antécédents personnels de Cancer de sein ou de l’ovaire : une personne ayant déjà développé une fois un cancer du sein peut rechuter à tout moment.
  • L’utilisation des hormones (hormonothérapie substitutive, les traitements contraceptifs) présente un impact non négligeable sur le résultat
  • L’âge des premières règles et de la ménopause : plus l’âge des premières règles et de la ménopause si elle est déjà survenue, est précoce plus le risque est élevé
  • L’âge auquel le diagnostic du cancer a été effectué
  • La densité mammaire : l’outil de Tyrer-Cuzick considère que la densité mammaire a un fort impact sur la probabilité d’un cancer de sein
  • Les résultats de la biopsie mammaire qui consiste à analyser des prélèvements effectués sur des lésions du tissu mammaire détecté par palpation ou mammographie. Elle aura pour but de déterminer si les lésions sont cancéreuses ou non.
  • L’indice de masse corporelle est déterminé à partir du poids et de la taille du sujet. Plus un individu est en surpoids, plus le risque de développer le cancer du sein est important.

Quelles sont les interprétations des différents scores de Tyrer-Cuzick ?

Une fois les différentes informations recueillies auprès du sujet, ils sont intégrés dans le modèle de Tyrer-Cuzick et ce dernier détermine le pourcentage de survenue du cancer du sein. À ce résultat, d’autres tests dont notamment la mammographie du patient seront ajoutés au score afin déterminer la fréquence des dépistages, le suivi et les méthodes préventives à envisager.

Le score du modèle Tyrer-Cuzick déterminé en pourcentage se réparti en trois catégories de risques que sont : les risques moyen, intermédiaire et élevé.

  • Le risque moyen : Lorsque le score d’un patient est inférieur à 15%, le risque de développer un cancer du sein est faible. Il est tout de même recommandé d’effectuer des tests de dépistage basique et habituel au moins une fois par an surtout pour les femmes ayant une forte densité mammaire.
  • Le risque intermédiaire : se place entre 15 % et 19%. À ce stade, en dehors d’un dépistage, d’autres tests comme l’échographie mammaire sont recommandés aux patients appartenant à cette catégorie et notamment ceux avec une forte densité mammaire aussi.
  • Le risque élevé : Si le modèle de calcul de Tyrer-Cuzick présente une valeur supérieure à 20%, alors il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Le risque de survenue d’un cancer du sein chez les femmes est grand et ce peu importe leur densité mammaire. Les dépistages de cancer du sein, la mammographie ou l’IRM mammaire doivent être effectués plus d’une fois par an afin de détecter au plus vite les tumeurs malignes.

Quelles sont les limites du modèle de Tyrer-Cuzick ?

Bien que le modèle de Tyrer-Cuzick soit jusqu’ici le plus utilisé et même considéré comme le plus efficace par certains experts, il présente malheureusement quelques lacunes non négligeables. Il est quand même important de rappeler qu’il ne s’agit que d’un outil de prédiction du risque de cancer de sein. En effet, certains patients avec un score moyen au calcul de Tyrer-Cuzick peuvent présenter des cancers du sein tandis que ceux avec un score élevé peuvent ne jamais développer cette maladie.

De plus, la densité mammaire comme critère d’évaluation du risque du cancer du sein a été réfutée par des études précises. Certains patients présentant une hyperplasie canalaire atypique du sein ce qui veut dire un une hausse anormale du nombre de cellules dans canaux mammaires obtiennent très souvent des résultats surestimés. Les études réalisées par Boughey JC et son équipe puis publiées en 2010 dans le ‘’Official journal of the American Society of Clinical Oncology ’’ l’ont clairement démontré.

Un autre fait majeur recensé est que le modèle Tyrer-Cuzick a été conçu sur la base des résultats recensés chez les femmes blanches non hispaniques. Ce qui veut donc dire que les performances sur long terme dans une population différente sur le plan racial et ethnique peuvent être biaisées.

Enfin, ce modèle présente des insuffisances sur la prédiction du risque de cancer du sein chez l’homme. Le cancer du sein n’est pas qu’une tumeur maligne qui peut affecter uniquement les femmes, mais aussi les hommes. Certes, le nombre de cas détecté est assez faible, mais il est évident que ce modèle a été proposé sur la base des informations recueillies sur plusieurs femmes.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, le modèle Tyrer-Cuzick n’est pas le seul outil de dépistage du cancer du sein utilisé.

Faut-il s’inquiéter de son état de santé après avoir fait le test d’évaluation en ligne ?

Aujourd’hui, il est tout à fait possible d’effectuer un test en ligne pour déterminer le score de Tyrer-Cuzick. Pour ce faire, vous devez détenir toutes les informations sur les différents facteurs inclus dans le calcul du score. Mais il ne constitue en aucun un outil d’évaluation.

Alors, afin de vous assurer de la fiabilité des résultats, le mieux à faire est de consulter un médecin. En plus du score du Tyrer-Cuzick qu’il pourra évaluer avec exactitude, d’autres examens plus précis et approfondis seront effectués afin de confirmer ou d’infirmer tout potentiel risque de cancer du sein.

Quelles sont les mesures préventives à adopter pour détecter au plus tôt ou éviter le risque de développer un cancer du sein ?

Un diagnostic précoce du cancer du sein offre plus de chance de survie et de guérison totale à un patient. Alors les professionnels de la santé recommandent à tous (hommes comme femmes) d’effectuer des mammographies à partir de 40 ans et au moins une fois par an. Cela aura pour but de les aider à mieux comprendre le risque, à envisager des mesures préventives et à définir un suivi adapté.

En plus du modèle de Tyrer-Cuzick, d’autres outils ou méthodes de détection peuvent être exigés par le médecin dont les :

  • Auto-examens des masses mammaires (autopalpation du sein)
  • Consultation chez votre médecin
  • Mammographies, en particulier pour les femmes de plus de 40 ans
  • Tests d’imagerie comme l’IRM et échographies
  • Tests génétiques
  • Tests de densité mammaire

Des mesures préventives ainsi que des attitudes visant à adopter et maintenir un mode de vie sain et à impacter certains facteurs de risques seront également préconisées par votre médecin traitant. Il s’agira essentiellement de veiller à :

  • Adopter une alimentation saine et équilibrée
  • Surveiller son poids et à maintenir un poids modéré
  • Effectuer des exercices physiques tous les jours
  • Limiter ou réduire totalement la consommation d’alcool
  • Arrêter tous les traitements de types hormonaux comme l’hormonothérapie substitutive ou les contraceptifs oraux.

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